L’ensemble de la population est susceptible de contracter le Covid-19, cependant, certaines personnes sont plus à risques que d’autres. Les femmes enceintes au troisième trimestre de grossesse en font partie. Quelles conséquences pour la femme enceinte ainsi que le bébé ? Qu’en est-il du vaccin ?
Des personnes à risques
D’après une étude menée par le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF) et le Groupe de Recherche sur les Infections pendant la Grossesse (GRIG), les femmes enceintes sont à risques et donc plus susceptibles de développer des formes graves du Covid-19. Lors d’une grossesse, les complications les plus fréquentes en cas de contamination sont la prééclampsie, l’hypertension, l’hémorragie du post-partum, la césarienne… Et les chiffres parlent d’eux-mêmes : une femme enceinte a 18 fois plus de risques de se retrouver en soins intensifs qu’une femme non contaminée du même âge ; une femme contaminée a 2,8 fois plus de risques de perdre son bébé ; enfin, un bébé né d’une femme contaminée a 5 fois plus de risques d’être admis en soins intensifs à la naissance qu’un enfant né d’une femme non contaminée. Ce risque-là est d’autant plus important si la femme enceinte présente une comorbidité telle que l’obésité, le diabète… Le covid-19 a de réelles conséquences sur le bon déroulement d’une grossesse. « La chose primordiale à retenir est que les femmes enceintes ne sont pas plus susceptibles de contracter le Covid-19, mais si elles en contractent, elles sont plus susceptibles de devenir très malades et de nécessiter des soins intensifs, une ventilation ou de donner naissance à un bébé prématuré » explique le Dr Michael Gravett de l’université de Washington aux Etats-Unis. Pour éviter ses conséquences, Oliver Véran a lancé un appel à la vaccination pour les femmes enceintes. Une crainte pour certaines, bien que les études n’aient pas montré, à ce jour, des conséquences des vaccins à ARN messager sur le bon déroulement de la grossesse.
Une vaccination recommandée
Une crainte justifiée puisqu’au départ, la Haute Autorité de santé avait recommandé de ne pas vacciner les femmes enceintes. Elle leur a ensuite conseillé de ne se faire vacciner qu’au deuxième trimestre. Aujourd’hui et depuis le 21 juillet 2021, elles sont incitées à le faire dès le début de la grossesse. Seuls les vaccins à ARN messager peuvent être administrés aux femmes enceinte. Une étude réalisée sur 65 000 femmes a montré que les vaccins à ARN messager tels que Pfizer ou Moderna ne causaient pas de complications pendant la grossesse. Les conclusions sont rassurantes : « L’examen n’a identifié aucun signe d’un risque accru de complications pendant la grossesse, de fausses couches, de naissances prématurées ou d’effets indésirables chez les bébés à naître après la vaccination par vaccin anti-Covid ARNm ». Le vaccin ne présenterait donc aucun danger pour la maman et son bébé : « L’ARN messager qu’on retrouve dans le vaccin ne traverse pas la barrière du placenta. Donc le bébé ne reçoit pas le vaccin en lui-même. Par contre, les anticorps développés par la mère suite à la vaccination passent la barrière du placenta. Donc le bébé bénéficie uniquement des anticorps suite à la vaccination », explique Paul Guerby, gynécologue et chef de service à la maternité du CHU de Toulouse. Quant aux effets secondaires, il se révèlent être les mêmes que ceux du reste de la population à savoir douleur au point d’injection, maux de tête, fatigue, frissons, douleurs musculaires… Pour ce qui est de l’allaitement, le vaccin à ARN messager n’est pas présent dans le lait maternel. Etant dépourvu de pouvoir infectant, l’enfant allaité ne risque pas d’être infecté par le vaccin.