Une équipe du CHU de Nantes a prouvé par l’image que le développement de l’embryon est plus lent lorsque la mère est fumeuse. Ce résultat a été obtenu par l’utilisation d’un embryoscope qui permet de photographier les divisions cellulaires d’un ovocyte fécondé dans le cadre d’une procréation médicalement assistée.
La méthode d’expérience
L’équipe du Dr Thomas Fréour, pharmacien biologiste dans le service de médecine et de biologie de la reproduction du CHU de Nantes, a ainsi observé les divisions cellulaires de 868 embryons, dont 139 de mères fumeuses. En moyenne, ces derniers accumulent un retard de deux heures par rapport aux embryons de mères non-fumeuses. Cette découverte a pu être faite à l’aide d’un Embryoscope, un équipement très pointu, qui permet d’observer l’évolution de l’embryon minute par minute, de la fécondation in vitro au transfert dans l’utérus.
Il était connu que le tabac diminuait les chances de grossesse à plusieurs niveaux : en participant au vieillissement des ovaires lors de la fécondation et en entraînant une diminution de la vascularisation de la muqueuse utérine lors de l’implantation de l’œuf dans l’utérus. Mais jusqu’à présent il n’existait aucune démonstration claire de l’impact du tabac sur les premières heures du développement de l’embryon. C’est chose faite. L’étude ne dit pas, en revanche, quel impact pourrait avoir ce retard de développement.
Pour concevoir dans les meilleures conditions il est donc conseillé d’arrêter de fumer, mais cela ne concerne pas seulement les femmes, en effet, le tabac diminue aussi sensiblement la qualité des spermatozoïdes.