A 40 ans, trois femmes sur dix souffrent de fuites urinaires quand elles font un effort, éternuent ou ont un fou rire. A 50 ans, c’est une sur deux qui est concernée par ces désagréments ou d’autres, comme une descente d’organes ou une absence de sensation lors des rapports sexuels. Le périnée, c’est quoi ? Le périnée est un ensemble de muscles situé au niveau de l’entrejambe qui part du devant du pubis jusqu’au coccyx et qui soutient les organes abdominaux : la vessie, l’utérus et l’intestin. Au fil de la vie d’une femme, la tonicité de ces muscles est souvent mise à mal à la suite d’évènements traumatisants. Les grossesses évidemment y contribuent amplement car le poids du bébé provoque le relâchement des muscles de la zone du plancher pelvien, mais aussi la ménopause, de par les modifications physiologiques et hormonales qu’elle provoque, une importante prise de poids ou encore la pratique intensive de certaines activités sportives, avec pour conséquence, des fuites urinaires, une baisse de la qualité des rapports sexuels, voire un affaissement des organes. Cette déficience, très mal vécu par les patientes qui le subissent est restée longtemps un sujet tabou. Les traitements se répandent Cependant, au cours des 15 dernières années, patientes et médecins ont porté un intérêt croissant aux possibilités de traitement du relâchement du périnée autres que médicamenteux ou chirurgicaux, c’est-à-dire, par entraînement des muscles du plancher pelvien, ou l’utilisation des techniques thérapeutiques physiothérapiques (boules de geisha, biofeedback et électrostimulation).. Dans quasiment tous les pays où des traitements sont mis en œuvre, il est admis qu’il convient d’engager une rééducation « douce » avant d’envisager toute intervention chirurgicale. Ainsi, en France, la rééducation périnéale est systématiquement proposée aux femmes durant la période qui succède l’accouchement (dispensée par un Kiné ou une sage-femme), elle est remboursée à 100% par la Sécu, à raison d’une dizaine de séances en moyenne). Mais elle est également prescrite pour les personnes souffrant d’incontinence d’effort, ou en préopératoire ou postopératoire dans les cures de prolapsus, enfin, dans certains cas d’hystérectomie (ablation de l’utérus en totalité ou en partie). Les méthodes de rééducation Le principe fondamental de la rééducation réside dans le renforcement musculaire afin d’obtenir la tonicité du périnée dans la durée. Généralement, 10 à 20 séances sont nécessaires pour retrouver une élasticité et un tonus suffisant. Toutefois, il est indispensable de réaliser des exercices d’auto-rééducation. Il y a trois méthodes de rééducation périnéale, qui se complètent en fonction de l’état du périnée : la rééducation manuelle, l’électrostimulation par sonde vaginale et le biofeedback. Avec la méthode manuelle, les doigts du thérapeute permettent de sentir toutes les fibres et de diriger la contraction du muscle en fonction du côté qui travaille. L’électrostimulation par sonde vaginale permet de renforcer un muscle faible et donc de parer aux impériosités urinaires, mais cette méthode ne permet pas d’apprendre à se servir de son périnée. Enfin, le biofeedback par sonde permet au patient de travailler tout seul avec un écran. Cette méthode est efficace si le thérapeute analyse les résultats avec lui pour mieux le diriger le cas échéant.