Même si on s’est beaucoup documenté avant l’arrivée du bébé, celui-ci n’est livré avec aucun mode d’emploi et l’on se retrouve vite complètement désemparé devant un bébé qui pleure. L’enfant était attendu avec impatience.
La future mère a imaginé la joie de ce moment et pourtant elle se sent épuisée, elle dort mal, les larmes jaillissent sans raison apparente.
Cette naissance la déconcerte et c’est comme s’il y avait un contre-coup à cet événement tant attendu. La fatigue aidant, une rencontre avec son enfant qui ne s’est pas faite immédiatement, et c’est le baby blues qui pointe le bout de son nez.
Il affecte près des deux tiers des jeunes mères et survient entre le deuxième et le quatrième jour après l’accouchement. En moyenne, le baby blues dure deux jours et dans la majorité des cas ne se prolonge pas au retour à domicile.
Pour reconnaître un baby blues voici quelques signes qui ne trompent pas :
- Une intense fatigue, mélancolie et pleurs sans raisons apparentes,
- Une émotivité importante, une irritabilité face aux remarques et au moindre obstacle, des sautes d’humeur,
- Une appréhension sur sa capacité à être une « bonne mère », un sentiment d’incompétence,
- Des sentiments de doute, de crainte vis-à-vis de son bébé mais qui restent malgré tout « maitrisables »,
- Une sensation d’étrangeté vis-à-vis de son corps et celui de son bébé. La jeune maman a l’impression de ne plus intéresser personne avec son ventre vide, sa mauvaise mine et ses kilos superflus.
Plusieurs pistes psychologiques et physiologiques expliquent ce moment quelque peu douloureux.
– La baisse du taux d’hormones. Enceinte votre corps est en pleine ébullition. Les hormones en surnombre se bousculent laissant place à la joie, peines, pleurs, euphories. En accouchant les hormones chutent d’un seul coup et la variation est brutale.
– Pendant 9 mois, la future maman a été l’objet de toutes les attentions… Le sentiment de plénitude éprouvé durant la grossesse, où la future mère et son bébé formaient un tout, a pris fin. Les attentions qui, pendant la grossesse, ont entouré la mère, sont maintenant portées sur le bébé.
Dans le cas du baby blues on peut composer avec tous ces « symptômes » et ce ne sont pas des angoisses qui nous submergent. La prudence s’impose si cette déprime se prolonge au-delà de 15 jours ou s’intensifie. Il peut arriver que les larmes ne tarissent pas et qu’au fil du temps, un état de dépression s’installe. Renseignez-vous à la maternité, à la PMI, ou au centre médico-psychologique de votre commune. Ces professionnels vous orienteront vers un psychologue compétent.
Sachez le tout de même, le baby blues n’est pas pathologique. Selon les psychiatres, ce serait même une étape utile pour marquer la fin d’une aventure. Cette dépression passagère permettrait même à la maman de faire le deuil de l’état fusionnel dans lequel elle vivait avec son bébé et de l’enfant idéal qui n’existait que dans son imagination.