Qu’est ce que Transversales ?
J’ai créé Transversales il y a dix ans à partir du constat simple qu’il existait une transversalité d’abords des disciplines. J’ai donc mélangé dans ce même congrès, des gynécologues, des urologues et des psychiatres. De sorte que chacun avec sa « lorgnette » puisse aborder le fil rouge de Transversales qui est la sexualité.
L’autre particularité de Transversales par rapport aux congrès classiques, c’est que ce sont des cours, pour chaque discipline, mais en parallèle, il y a des topos, comme les infections urinaires par exemple, qui vont concerner, en ce cas les gynécologues et les urologues. De même pour la dépression de la femme enceinte qui rassemblera gynécologues et psychiatres.
Enfin, j’ai rajouté des cours qui n’existent nulle part dans les autres congrès, comme l’hypnose médicale, comme le sexo-corporel et cette année par exemple, j’ai fait venir un rhumatologue qui est également ostéopathe, et qui se trouve surtout être musicien. Un excellent pianiste. Il associe la musique à l’hypnose en voyageant de Bach à Debussy !
Le principe de Transversales
Il ne s’agit pas de s’éparpiller, mais de prolonger cette quête de la compréhension du fonctionnement de l’âme humaine, et comment on peut travailler avec ça. Dans cette sphère là sont abordés différents thèmes avec plusieurs salles qui fonctionnent en même temps. Cette année les ateliers avaient pour thèmes « grossesse et obésité », en urologie « l’adénome de la prostate et la dysfonction érectile », puisqu’on se rend compte qu’il y a beaucoup de corrélations, « le patient et son intimité » qui nous a occupé 3 jours, avec un volet intimité du point de vue du patient, puis côté médecin, enfin le respect de l’intimité dans la relation, ceci entre autre sous forme de consultations simulées qui nous permettent de vivre les situations au travers de ces rôles joués.
Ce sont de véritables petits diamants! Parmi les gynéco, certains ne connaissent rien à la sexologie, nous avons donc crée les ateliers « la sexologie pour les non-sexologues » en isolant côté homme et côté femme et ce fut un vrai succès car il s’agit de la vie de tous les jours et de préoccupations qui nous concernent tous. Une approche psychosomatique du couple a également fait l’objet d’un cours. L’objectif était de comprendre comment on peut inter agir.
On sait par exemple que l’on peut ne consulter qu’un seul membre du couple et le changer par « ricochet ». Pourtant la pensée première lorsqu’on a des problèmes de couple, c’est de se dire que c’est l’autre qui est en cause, mais tant que l’on pense ainsi, c’est un bras de fer qui finit par « perdant/ perdant », à croire que l’on peut changer l’autre, on tourne en rond.
Donc à un moment donné, il ne s’agit plus de régler les comptes, c’est plutôt sortir du blocage. Prendre conscience c’est aller mieux et donc beaucoup plus vite…Nous avons également abordé l’oncotype, qui est un test qui évalue le bénéfice anticipé de la chimiothérapie pour les patientes atteintes du cancer du sein, et quantifie la probabilité de récidive. La chimiothérapie reste un traitement lourd et difficile à supporter, que nous souhaitons n’engager que lorsqu’il est réellement bénéfique.
Enfin nous avons intégré des ateliers de EMDR pour Eye Movement Desensitization and Reprocessing, nouvelle technique beaucoup employée au début par les victimologues de grandes catastrophes qui se développe. C’est une intervention à visée psychothérapeutique efficace dans le traitement du syndrome de stress post-traumatique. Il s’agit d’une stimulation sensorielle par le biais de mouvements oculaires, qui induit une modification cérébrale, qui elle même induit un état de confiance modifié, sorte d’hypnose…
En effet on constate que les personnes qui étaient dans une « paralysie » due au choc sont apaisées… Mon but avec Transversales est que les différentes méthodes soient abordées comme des ouvertures possibles, une boite à outils. Au début Transversales est né du désir d’ex étudiants qui souhaitaient prolonger l’échange et je tiens particulièrement à ce congrès.
Sylvain Mimoun Gynécologue, Andrologue et Psychosomaticien, Fondateur et Président de la Société Française de Gynécologie Obstétrique Psychosomatique